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| موضوع: DE LA MÉTHODE GLOBALE ET DE L'AUTO-ÉDUCATION COOPÉRATIVES SCOLAIRES الخميس 18 يوليو 2013 - 6:04 | |
| DE LA MÉTHODE GLOBALE ET DE L'AUTO-ÉDUCATION COOPÉRATIVES SCOLAIRES
On a vu pénétrer assez récemment dans les classes primaires les applications d'une méthode, singulièrement active et féconde pour les débutants : la méthode globale, en même temps qu'y étaient tentés certains essais d'auto-éducation. Il serait inexcusable, sans doute, de ne les point mentionner dans un ouvrage consacré à la pédagogie française sous tous ses aspects.
1. - La méthode globale a été longtemps considérée comme un paradoxe ; et comment s'en étonner lorsqu'on la trouve en germe dans les idées de Jacotot ? Elle a cheminé lentement dans les esprits, considérée comme chimérique jusqu'au jour où les résultats de quelques praticiens ont parlé pour elle. Et l'on n'est pas peu surpris de la voir se dessiner pour la lecture et louée avec clairvoyance dans la correspondance d'une George Sand. C'est dans une de ses lettres à Taine (en 1867) que l'écrivain aborde ce sujet en lui décrivant une certaine méthode Laflore qui nous paraît avoir consisté dans l'enseignement direct des syllabes sur des tableaux : "Surtout, écrit-elle, n'enseignez pas les lettres aux enfants ; ce serait un grand obstacle. Avec cette méthode une personne douée comme vous, qui ne saurait pas lire, apprendrait dans la journée. Un enfant d'intelligence moyenne doit apprendre en quinze heures réparties en trente jours, deux leçons de quinze minutes par jour. J'en ai fait dix fois, vingt fois l'expérience".
Première ébauche, présentée avec enthousiasme mais qui pouvait s'appuyer aussi sur l'opinion de Renan, lequel (dans son Avenir de la Science) décrit les opérations intellectuelles dont le "globalisme " est le commencement : "Le fait le plus simple de la connaissance humaine s'appliquant à un objet complexe se compose, dit-il, de trois actes :
1° vue générale et confuse du tout ;
2° vue distincte et analytique des parties ;
3° recomposition synthétique du tout, avec la connaissance qu'on a des parties".
Or, ce pouvoir actif de l'esprit saisissant d'abord l'ensemble, a été admirablement étudié par Decroly, l'éducateur-psychologue belge qui, l'ayant d'abord vérifié chez des arriérés, pensa qu'on pouvait l'utiliser pour les normaux et qui lui a donné son nom : faculté globale, globalisme. Alors que l'adulte analyse les détails d'un objet et les classe ensuite en détails principaux et en détails secondaires, le jeune enfant, lui, perçoit la réalité comme un tout et ne la décompose pas.
De cette vérité découle la méthode dite globale selon laquelle on apprend maintenant à lire aux débutants : au lieu de partir du son simple (voyelle ou consonne) ou même de la syllabe, le maître fait prononcer le mot tout entier, voire une petite phrase tirée d'un texte très bref et qui intéresse l'enfant. Chez celui-ci la reconnaissance visuelle du mot se fait avec une rapidité souvent déconcertante, surtout si l'instituteur a pris soin d'associer les mots à des dessins et s'il a su les choisir bien caractéristiques (ce qu'on appelle les mots-clés). L'enfant passe à la lecture de mots pareillement construits en raison de leur analogie comme à celle des mots dissemblables en vertu d'une comparaison spontanée. Il n'est guère d'exercices plus attrayants quand les maîtres savent y apporter un peu d'art. Des expériences précises ont montré la grande valeur d'acquisition de cette méthode, mais aussi la nécessité de revenir plus tard, quand l'élève atteint les classes élémentaires, aux procédés analytiques lorsqu'il s'agit d'apprendre l'orthographe : ils sont nécessaires, en effet, pour fixer dans les yeux et dans l'esprit les délicates flexions du genre, du nombre et des formes verbales.
Le globalisme ne s'applique pas seulement à la lecture où il nous a valu d'abondants ouvrages d'emploi courant, - tantôt dans ses données pures, tantôt combiné avec les procédés traditionnels : lecture rapide, lecture accélérée, lecture immédiate. Il peut être encore utilisé pour d'autres enseignements (dessin, travail manuel...) et ce sont naturellement les petits de l'école maternelle qui en sont les principaux bénéficiaires.
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